dimanche 17 octobre 2010

My romantic confusion dans toute sa splendeur

Jeudi 15 octobre 2009
J'ouvre mes yeux, il est 6h du matin, je jette un coup d'œil à la fenêtre sans quitter mon lit, le jour se lève et je décide de faire pareil. Je vais chercher mon pc, je l'allume et regarde avec ennui quelques épisodes de la 3ème saison de Weeds.

A 9h, tout le monde est réveillé, je me lève en silence, direction la salle de bain, je me regarde dans la glace, je ne sais pas ce que j'ai mais j'en connais la cause. C'est l'essentiel. Je descends les marches très lentement, je sens le temps couler plus lentement que d'habitude, les aiguilles du temps semblent hésiter ce matin... Tant mieux. Ma tête est vidée de toute pensée, c'est le vide total, le monde chaotique qui habite ma tête habituellement a déserté les lieux et tout se fait plus clair, plus spacieux, plus silencieux, plus lent...

Le petit déjeuner est servi, les mots peinent à sortir, l'effort que j'ai dû fournir pour dire "bonjour" est indescriptible, je leur en ai presque voulu de casser mon rituel silence de cette journée trop spéciale, unique...pas un mot de plus. Je me suis servie une tasse de café au lait, je l'ai saisie, en silence, j'ai ouvert la porte et suis sortie. Il faisait trop beau, trop chaud, un soleil magnifique, un jardin magnifique, un silence encore plus charmeur... En silence j'ai marché vers le pont, j'ai monté les marches en serrant ma tasse chaude entre mes mains, je traversais le pont en silence, devant moi s'étalait à perte de vue la verdure, le silence, une longue allée au milieu de la nature... Je n'avais jamais rêvé un petit déjeuner aussi merveilleux... les rayons du soleil brulants réchauffaient mon visage, j'étais en pyjama, je marchais en silence, comme somnambule... le regard perdu dansle vide, une envie de pleurer, de crier, en même temps, une envie de rien, une envie d'un silence éternel... J'aurai aimé que cette allée soit infinie, que ce moment dure une décennie, un siècle... Je ne savais pas ce qui traversait mon corps et mon être dans ces moments là mais je savais que c'était un moment important... C'était un moment de répit après un an de hurlements, c'était un moment de délivrance... C'était une affaire tellement intérieure qu'aucune émotion ni pensée n'est remontée à la surface... aujourd'hui encore... et ça me va.


A chaque fois je sens l'émoi
Si j'avais la foi du monde

En cette seconde,
Serais-tu là ?
Si j'avais renoncé au monde

Et que rien ne compte
Serais-tu là ?

Si j'avais le choix : mourir
Pour t'entendre vivre,
Serais-tu là ?

Si j'avais le choix : souffrir
Sans même te le dire,
Serais-tu là ?

Je serai là
Et toi en moi

- Serais-tu là - Mylène Farmer


Je marchais le plus lentement possible, sur le chemin du retour, ce n'était pas sans regrets. Je suis rentrée à la maison, ma 2ème maman, ma 2ème sœur et ma meilleure amie était dehors avec son bébé sous le soleil, entrain de jouer avec des chatons, j'ai pris une chaise et me suis assise avec elles en silence, sans jamais interrompre mon silence, elle est restée avec moi quelques instants, elle connaissait l'origine de mon état et respectait mon silence de monastère, puis s'est en allée... Je suis restée seule à nouveau, moi & mon silence que j'affectionne tant, les chatons autour de moi semblaient ressentir ce qui m'habitait, les plantes et la terre autour de moi étaient désormais en moi, je baignais dans mon silence si silencieux, je m'abandonnais et mes larmes coulaient... en silence. Ce n'étaient pas des larmes de souffrances, c'était des larmes silencieuses, des larmes de soulagement, des larmes dont le sens me dépassait... elles avaient parcouru un long chemin avant de s'évaporer au soleil, c'est le travail de toute une année qui s'exposait à la lumière du jour... c'était trop profond pour que j'essaie de l'expliquer humainement, les mots ou les pensées pensées n'auraient réussi qu'à dénuder ces moments de leur pureté.

J'ai passé quelques instants avec Shaynès, que je considère comme ma filleul, tellement je l'adore, que j'adore sa mère et son père qui ressemble beaucoup trop à mon samouraï :) On a joué avec les chatons, on a fait une petite découverte des plantes qui nous entouraient, on a senti les parfums des fleurs, elle découvrait son sens du toucher et je découvrai mon sens du toucher d'un autre genre...


Ma journée a été silencieuse, trop zen, paisible, trop peaceful... Le bruit, la musique, le chaos et le désordre qui envahissait le restaurant au moment du déjeuner me coupait l'appétit et perturbait mon être tout entier...

En quittant la ville, c'était plus que la ville que je quittais, c'était une partie essentielle de ma vie dont je m'éloignais conscieusement, ce qui me faisait mal ce n'était pas autant ce que je quittais que ce que j'allais retrouver, le stress, le désordre, le bruit, le chaos de Casablanca et ce quotidien qui n'est pas mien que j'allais retrouver.

C'était une journée unique. Un état d'âme unique que j'ai hate de retrouver et qui ne m'a pas totalement quittée. En dégustant chaque goutte de mon café chaud, sous un soleil jaune et vert, les pieds enfoncés dans la terre, l'âme plus élevée que jamais... je savais que mon existence c'est dans la nature que j'aimerai la passer, j'ai hate qu'arrive le jour où mon quotidien deviendrait que nature...

C'était le dimanche 11 octobre 2009.

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