dimanche 25 avril 2010

Lost, la série existentielle

Extrait de la fin de la saison 2.

Mr. Eko : Je pense que le travail que vous effectuez est plus important que jamais !

John : Et je peux savoir lequel ?

Mr. Eko : Appuyer sur le bouton !
Appuyer sur le bouton = toutes les pratiques religieuses.

John : éclats de rire, mais ce n’est pas du travail ! C’est une blague ! Nous sommes des rats dans un labyrinthe, sans gruyère !
La crise existentielle : nous sommes des rats perdus dans le labyrinthe de cette existence...

Mr. Eko : C’est un travail, on nous met à l’épreuve !
Discours très religieux : nous sommes mis à l'épreuve...

John : A l’épreuve ?!

Mr. Eko : Si nous devons le faire, appuyer sur le bouton, ce n’est pas parce qu’on nous l’a dit à travers un film…
Si nous devons exécuter des actes qui n'ont à première vue aucun sens, ce n'est pas parce qu'on nous l'a dit à travers un livre...

John : Oh, et je peux savoir quelle est la raison, Mr EKO ?

Mr. Eko : Nous pensons y être destinés, c’est pour ça que nous le faisons. C’est pour ça que vous appuyez sur le bouton n’est-ce pas ?
Nous le faisons parce que nous pensons y être destinés, nous pensons être destinés à adorer Dieu et passer notre existence à répéter des faits et gestes et croire en des choses incroyables, parce que nous pensons y être destinés, n'est-ce pas?

John : qui se met en colère et commence à crier, je n’ai jamais, jamais été destiné à rien !!! Chaque seconde, chaque instant de ma petite existence minable, a été aussi inutile que ce satané bouton ! Vous croyez que c’est important ? Vous croyez que c’est l’essentiel ? Ce n’est rien, rien du tout ! ça n’a pas de sens ! Et qui êtes-vous pour prétendre le contraire ?
L'homme de raison se met en colère. Il ne trouve aucun sens à son existence. Il me rappelle trop mes états de colère...

Mr. Eko : Mon frère Yemy portait cette croix (il montre la croix qu’il porte à son cou), Yemy était un homme exceptionnel, un prêtre, un homme de Dieu, et parce que moi je l’ai trahi, mon frère a été tué. Son corps était au bord d’un avion, un avion partit d’un petit aérodrome du Nigéria, là-bas à l’autre bout du monde. Des années après, l’avion sur lequel je me trouve, s’écrase sur cette île, et voilà justement qu’ici j’ai retrouvé mon frère ! Je l’ai trouvé dans ce même avion qui avait quitté le Nigéria, dans ce même avion qui se trouve au dessus de nous et qui bloquait l’accès à cet endroit. J’ai retiré la croix qui pendait au cou de mon frère, et je l’ai remise autour du mien, là où elle se trouvait, le jour où pour la première fois, j’ai tué un homme. Alors je vous pose la question, comment pouvez-vous dire que tout ça n’a pas de sens ? Je suis persuadé qu’un travail accompli de bon cœur est plus important que tout le reste. Si vous ne voulez pas continuer à appuyer sur le bouton, c’est moi qui le ferai.
L'homme de foi, trouve qu'il y a trop de liaisons et d'enchainements logiques à des événements de sa vie, qui à première vue, ne sont pas liés. Le hasard n'existe pas, et tout ceci semble être décidé et dirigé par un chef d'orchestre. Il est impossible de le nier...

Cette série m'épate. Finalement, c'est une série très philosophique, qui représente parfaitement l'histoire de l'humanité. Un groupe de personnes qui ne se connaissent pas, se réveillent un beau jour au milieu de nulle part. Ils ne savent pas commet s'en sortir, ni comment vivre. Certains essaient de trouver un sens à cette existence, par la raison ou par la foi. Tout le monde est égoïste et ne pense qu’à lui-même. C’est très naturel et logique au fond. Quand on est parachuté de nulle part, ce serait bête de penser à autre chose qu’à soi.

Je suis plus curieuse encore de découvrir la suite des évènements.

Nietzsche et les femmes

La stupidité dans la cuisine ; la femme comme cuisinière ; l’effroyable irréflexion qui préside à la nourriture de la famille et du maître de la maison ! La femme ne comprend pas ce que signifie la nourriture et elle veut être cuisinière ! Si la femme était une créature pensante, cuisinant déjà depuis des milliers d’années, elle aurait dû faire des découvertes physiologiques les plus importantes et réduire en son pouvoir l’art de guérir ! A cause de mauvaises cuisinières, - à cause du manque complet de bon sens dans la cuisine, le développement de l’homme a été retardé et entravé le plus longtemps : et il n’en est guère mieux aujourd’hui. Avis aux « demoiselles ».

Par-delà le bien et le mal – Septième partie : Nos vertus. Nietzsche

Les femmes ont jusqu’à présent été traitées par les hommes comme des oiseaux qui, descendus de quelque hauteur, se sont égarés parmi eux : comme quelque chose de délicat, de fragile, de sauvage, d’étrange, de doux, de ravissant, - mais aussi comme quelque chose qu’il faut mettre en cage, de peur qu’il ne s’envole.

Par-delà le bien et le mal – Septième partie : Nos vertus. Nietzsche

Ce qui, chez la femme, inspire le respect et souvent la crainte, c’est sa nature qui est « plus naturelle » que celle de l’homme, sa souplesse et sa ruse de fauve, sa griffe de tigresse sous le gant, sa naïveté dans l’égoïsme, la sauvagerie indomptable de son instinct, l’immensité insaisissable et mobile de ses passions et de ses vertus… Ce qui, malgré la crainte qu’on éprouve, excite la pitié pour cette chatte dangereuse et belle – « la femme » - c’est qu’elle paraît être plus apte à souffrir, plus vulnérable, plus assoiffée d’amour, et condamnée à la désillusion plus qu’aucun autre animal. La crainte et la pitié : c’est avec ces deux sentiments que l’homme se tenait jusqu’à présent devant la femme, un pied déjà dans la tragédie qui, tandis qu’elle vous ravit, vous déchire aussi.

Par-delà le bien et le mal – Septième partie : Nos vertus. Nietzsche

mercredi 21 avril 2010

Nice to meet you


Last time I said that we are kind of two strangers' pawns. We know nothing about them and some of us are those Jockers who woke up and became aware of this game. Now we're planning to escape from it.

Actually, this was the pessimist scenario, the optimist one will be that we are the masters of ourselves and our existence. That if we are here its because of our will, maybe we forgot about it but it doesn't mean it never existed. Actually, I don't know if it's that optimist ! Because if you think of it in a factual way, you will say that the fact is now I don't know why I'm here, and this is all that matters for me.

I feel more reassured since I can write again what's going on in my head, but I will never forget that special night, the night I had the most peaceful feeling in my whole life, the night I was meditating while I was listening to the Quraan and becoming aware of each of its words.

I guess it's like when I meet the perfect guy, I just can't go ahead anymore and I rather take another road with no risks. Or when I was student, I never tried to be the first one in my class, I always prefered to be in the second or the third place. Winning was never my objective. I feel like winning is actually losing more than what you won.

I don't know, I love to enjoy the journey and the destination isn't really the most important thing for me. Becoming religious means that I chose a destination, but it also means that I let down all the others. I will miss a lot of things this way, I will miss myself first.

I think I found my favourite philosopher : Socrate. Definitely.

lundi 19 avril 2010

Smells like Hajar's Spirit


Si Nietzsche a dit que Dieu est mort, j'ajouterai qu'il a été fou. Doit-on le pleurer, l'ignorer, l'admirer ou se demander qui de nous deux est le plus fou ? Je ne vais pas peindre ici mon utopie, pas encore... Je ramasse encore les si...

Nous sommes pris en otage dans un combat entre deux fous. Un combat qui ne nous concerne pas et par conséquent nous n'avons pas notre mot à dire et n'y comprenons pas grand chose.

Cette gravité est une malédiction qui nous attire vers le bas, qui nous rappelle à l'ordre : baisser la tête. Elle nous enseigne l'humilité et nous chante chaque instant notre petitesse et notre insignifiance. Elle nous rappelle que nous ne nous élèverons jamais vers le supérieur, le divin. Tuer Dieu ne fera jamais de nous des dieux.

I lay down on the cold ground
I pray that something picks me up

Lever la tête trop longtemps, je ne sais pas si c'est déconseillé mais je sais que les cieux n'ont pas été créés dans ce sens. Quel sort réserves-Tu pour celle qui va à contre-courant? Qui ne regarde que le ciel et s'est lassée de ce qu'elle est ?... Rien, je suppose. Celle-là aura vécu pour elle, inutile pour les autres, les cieux y compris.

Here we are now, entertain us ! I feel stupid and contagious... Hello ? Hello ! For how long...?

Je regardais les trains qui habitaient puis désertaient les rails... Ils entraient et sortaient, ils allaient dans tous les sens. C'est une chaleur patriotique que j'ai ressentie d'abord, puis j'ai su que je serai toujours cette fille qui regarde les trains aller et venir, qui accompagne les hommes de son regard, le monde de ses pensées et la nature de ses émotions. Puis je regarde des hommes en costumes cravates, et d'autres en djellabas et barbe, et je sais que je ne serai jamais ni l'un ni l'autre, je ne serai jamais casée quelque part. Je serai toujours celle qui se baladera et observera, un enfant qui se promène dans ce monde, une fourmi un peu sur ses gardes dans cette forêt amazonienne. Je serai toujours cet enfant qui refuse qu'on lui mette un bonnet à la sortie de la douche, qui refuse qu'on lui prenne la main... qui a juste envie de respirer, de tout découvrir, de s'émerveiller et de s'amuser.

Mes amis me disaient que je te surestimais, aujourd'hui moi je dis que je t'ai mal estimé. J'étais loin du compte.

Il y a plusieurs "je" en "nous", et il fut un temps où j'ai cru entrevoir un "je" qui m'a fait sourire, puis charmée, réchauffée et envoûtée. Tu sais, comme ce visage que j'entrevois souvent avant de me rendre compte que ce n'est qu'un mur blanc, un sachet froissé ou mon verre de jus d'orange complètement anonyme. Puis il disparaît comme s'il n'avait jamais été là.

Depuis que je t'ai quitté, je me suis retrouvée. Tu n'es pas le premier que j'ai rencontré et avec qui j'ai cru me retrouver, jusqu'à m'entremêler avec toi et me perdre de vue. Penses-tu qu'il y ait un compromis entre l'amour passionné et l'éveil du solitaire ? Dis-moi toi...

Le confort de l'obéissance


Depuis qu'il y a eu des hommes, il y a aussi eu des troupeaux d'hommes (associations de familles, de communautés, de tribus, de peuples, d'Etats, d'Eglises) et toujours beaucoup d'obéissants en comparaison du petit nombre de ceux qui commandaient. En considérant donc que c'est l'obéissance qui a été jusqu'à présent le mieux et le plus longtemps exercée et enseignée parmi les hommes, on peut aisément supposer que, d'une façon générale, chacun en possède maintenant le besoin inné, comme une sorte de conscience formelle, laquelle ordonne : "Tu dois absolument faire telle chose, tu dois absolument ne pas faire telle autre chose", bref : "Tu dois"... Ce besoin cherche à se satisfaire et à remplir sa forme d'un contenu ; selon sa force, son impatience, son énergie, il accaparera sans choix, avec un appétit grossier et acceptera tout ce que lui soufflent à l'oreille ceux qui le commandent, que ce soient ses parents ou des maîtres, des lois, des préjugés de classe ou des opinions publiques. L'étrange pauvreté du développement humain, ce qu'il a d'indécis, de lent, de rétrograde et de circulaire, tient à ce fait que l'instinct d'obéissance du troupeau s'est transmis aux dépens de l'art de commander. Qu'on suppose cet instinct se portant aux derniers excès ; les chefs et les indépendants finiront par manquer ou bien leur mauvaise conscience les fera souffrir et ils auront besoin de se forger à eux-mêmes un mensonge, pour pouvoir commander : comme si, eux aussi, ne faisaient qu'obéir. Cet état de chose règne, de fait, dans l'Europe d'aujourd'hui : je l'appelle l'hypocrisie morale des gouvernants. Ceux-ci ne savent pas se protéger contre leur mauvaise conscience autrement qu'en se donnant comme exécuteurs d'ordres émanant d'autorités plus anciennes ou plus hautes (celles des ancêtres, de la Constitution, du droit, des lois ou même de Dieu), ou bien ils se réclament eux-mêmes des opinions et des maximes du troupeau, par exemple, comme "premiers serviteurs du peuple", ou comme "instruments du bien public". D'autre part, l'homme de troupeau se donne aujourd'hui en Europe l'air d'être la seule espèce d'homme autorisée : il glorifie les qualités qui le rendent doux, supportable et utile au troupeau, comme les seules vertus réellement humaines : telles que la sociabilité, la bienveillance, les égards, l'application, la modération, la modestie, l'indulgence, la pitié. Mais, dans les cas où l'on ne croit pas pouvoir se passer des chefs, des moutons conducteurs, on fait aujourd'hui essais sur essais pour remplacer les maîtres par la juxtaposition de plusieurs hommes de troupeau intelligents, c'est, par exemple, l'origine de toutes les constitutions représentatives. Or ce joug est malgré tout insupportable. Quel bien-être, quelle délivrance constitue, pour ces Européens, bêtes de troupeau, la venue d'un maitre absolu. L'effet que fit l'apparition de Napoléon en est le dernier grand témoignage : - l'histoire de l'influence exercée par Napoléon n'est pas loin d'être l'histoire du bonheur le plus élevé que ce siècle tout entier a distillé dans ses hommes et dans ses moments les plus précieux.
Par-delà le bien et le mal - Cinquième partie : Histoire naturelle de la morale. Nietzsche, 1886.

dimanche 18 avril 2010

Cette philosophie que je n'aime pas...


Depuis toujours, j'ai voulu retarder au maximum la lecture des oeuvres et pensées des philosophes les plus connus et communément reconnus. Parce que je n'aime pas le commun, et encore moins être influencée par lui.

Au fil des ans, je découvrais que mes pensées avait déjà été pensées par justement ces personnes là, Platon, Aristote, Socrate, Schopenhauer et compagnie. A 24ans et demi, j'ai décidé de me lancer dans la lecture de quelques auteurs, j'ai commencé par Nietzsche il y a quelques jours. Nous avons beaucoup de pensées profondes en commun, et plusieurs divergences aussi. Je trouve qu'il se contredit... et perd la raison. Je trouve que c'est un peu normal quand on se borne aux mots. A la cinquième partie du bouquin, je découvre que la notion de "morale" ne m'intéresse pas tellement, en tout cas pas de la manière avec laquelle il l'aborde jusque là, et puis c'est un sujet qui ne mérite pas d'être traité, à mon sens. Du moins il n'est pas primordiale. Lorsqu'il s'agit de l'humain, nous sommes dans l'accessoire.

Mes prochains auteurs seront Camus, Schopenhauer et Sartre. Puis je pense que je ferai une pause de ces auteurs "de référence".

Si je t'avais tant admiré auparavant c'est parce que je pensais que tu étais comme moi... après tout ce n'est que soi que l'on recherche, c'est mon cas semble-t-il. Je pensais que tes idées étaient tiennes, mais quand j'ai découvert que tu les avais calquées sur des bouquins, tout à coup tu as perdu tout ton charme et tout ce que je trouvais incroyable ne l'était plus.

Réveil difficile


Chaque jour je me réveille un peu plus, vous savez quand vous vous réveillez plusieurs fois au sein de plusieurs rêves, comme des poupées russes, avant de vous réveiller pour de bon, dans le "vrai" monde.

But no regrets.


Magnifique.

samedi 17 avril 2010

How long?


I feel like I just woke up from a long and deep sleep. That kind of sleep you can't wake up from, because your head is too heavy and your eyes just close when you barely open them. I'm usually in a bad mood after that kind of sleep.

I feel very sad and angry. It hurts. I'm still balancing from my last world and the new one. I don't know what to think about the last 22 months of the version of me. I'm still staring at them but they're far away behind me, already.

It helped me to grow up for sure, I guess I'll grow up sooner or later. Thank you.

vendredi 16 avril 2010

Nothing else matters (English version)


If everyone got what he ever wanted, would you be there?

But I know that we will never be perfect or complete, not even live any perfection, at least for a long moment. I know that we are "nothing". I know that all we can create is "nothing". I know that this "nothing" will haunt us forever and it wouldn't leave us for "nothing". I know that you will always be there, because we tried to make this "nothing" more intelligent through you. But what if you were "nothing"? You're not, 'cause it would be too good, and when it's too good to be true, it probably is.

And if everything includes "nothing", the "nothing" doesn't include everything, and that's why we call you "the everything". We give our first cry, then we spend our existence trying to console ourselves. I have a particular affection for the person who said some day, that we are your tears. My twin aunt wonders if you are so sad that you're asking for our love and worship.

Even in the beauty of the nature, I can see the sadness of a beautiful glance. Is this world painted by sadness or is it my glance?

Stop.

Nothing else matters


Si chacun avait tout ce qu'il désirait, serais-tu là?

Mais je sais que nous sommes ainsi faits, de sorte à ne jamais être parfaits, ni complets ni connaître le parfait, trop longtemps. Je sais que nous sommes "rien". Je sais que tout ce que nous pouvons créer est le "rien". Je sais que ce "rien" nous hantera toujours et ne nous quittera pour "rien". Je sais que tu seras toujours là, parce qu'à travers toi nous avons essayé de dé-débiliser ce "rien". Et si tu n'étais "rien"? Mais tu ne l'es pas, parce que ce serait trop beau, et le trop beau n'existe pas.

Et si le tout englobe le rien, le rien n'englobe pas le tout. Et c'est pour cela que nous t'avons appelé "le tout". Nous poussons notre premier cri puis passons notre existence à essayer de nous consoler. J'ai une affection particulière pour celui qui a dit un jour que nous sommes tes larmes. Ma tante jumelle pense que tu es malheureux et que tu nous demandes de t'aimer... peut-être.

Dans la beauté de la nature, je retrouve la tristesse d'un beau regard. Est-ce que ce monde est peint de tristesse ou est-ce mon regard?

Stop.

mercredi 14 avril 2010

Dear John

Don't believe me

"Croyants ou non-croyants, notre existence et nos réflexions tournent autour de Dieu. Certains le vénèrent, quand d'autres l'insultent ou se moquent de lui, mais s'il y a une chose que Dieu n'inspire à personne, c'est l'indifférence. Nous serions bien bêtes s'il n'existait pas finalement, et nous serions encore plus bêtes de croire ça quand nous sommes naturellement orientés vers Lui." By Me. 13 Avril 2010 ; 5:45pm

Réactions :

La Ballerine : Comment peut-on dire que Dieu n'inspire l'indifférence à personne alors que des personnes vivent au quotidien sans penser une seule seconde à une potentielle puissance supérieure ?

Pas d'accord avec tes prémisses, donc je ne suis pas d'accord avec tes conclusions non plus, qui ont un goût certain de propagande religieuse bancale à mon sens.

Me : :D tu te trompes d'abord quand tu parles de propagande religieuse etc. je suis loiiiiiiin de là, si tu savais!

Et pour les personnes qui vivent chaque jour sans se soucier de ça, premièrement tu ne peux pas en être sûre puisque tu n'es pas ces personnes là et tu ne peux pas savoir ce qui se passe entre elles et elles-mêmes, puisque cette existence supérieure nous la retrouvons surtout en nous-mêmes dans les moments les plus intimes. Alors dire qu'elles n'y pensent pas une seule seconde, je trouve ça personnellement très naïf. Après chacun son évidence :)

La Ballerine : Personnellement, je suis athée (coming-out !:D), et je ne pense à Dieu et à son éventuelle existence uniquement quand je lis des trucs sur lui, statuts (héhé) ou articles ; ou quand on m'invite à en parler.
Même dans mes moments d'émotion intense, intime et compagnie, je n'y pense pas. Suis-je idiote ? Peut-être. Mais je peux affirmer que ce n'est pas une orientation naturelle de rechercher un soutien que j'estime non concret.

Me : On est au courant que tu es athée :D. Je ne pense pas que ça existe des personnes idiotes, d'ailleurs je n'aime pas les adjectifs, tous, sans exception. J'ai horreur des adjectifs. Pour moi orientation naturelle ce n'est pas pour chercher du soutien, je n'arrive pas à en chercher auprès de lui anyway mais moi je ne peux pas exister sans me heurter à lui, parce que je ne peux commencer à manger avant d'avoir connu le maximum sur ce que je vais manger, ou parce que je ne peux passer à l'exercice de maths suivant avant d'avoir résolu le précédent... Même s'il y en a qui disent que ce n'est qu'après avoir atteint la ligne d'arrivée que tout le voyage devient clair et reprend son sens... mais moi je suis une obsédée du pourquoi, du comment et des origines. Parano peut-être mais là on me demande de bouffer le plat que j'ai en face, de le bouffer selon des règles précises sans répondre à mes questions les plus basiques, et moi je ne peux pas faire ça. J'en suis incapable. Peut-être que c'est après avoir digéré que je comprendrai le tout mais je suis une tête de mule parano pour le moment.

Le manager : Il me semble qu’on est tous et toutes conscients de l’existence d’une force supérieure qui arrange les choses, mais chacun l’appelle et la nomme à sa manière, je rejoins l’avis de Hajar concernant le fait que c'est dans les moments intimes qu'on sent l'existence de cette force.

Le Photographe : Mis à part un positionnement personnel par rapport au sujet, je sais pertinemment que toute chose, tout sujet (y compris Dieu ou encore Radiohead) permet l'indifférence. Pas l'indifférence momentanée, mais plutôt vivre sans trop y penser une seule fois ou du moins juste le temps d'une discussion ou d'une lecture. Un peu comme quelqu'un qui est porteur du VIH, qui connait la maladie mais qui ne se sait pas atteint.

Lambda : Discussions intéressante, où le terme concret donne noyau à la chose :D, mais combien de choses sont-elles concrètes dans notre vie, Sentiments?? Pensées? pourtant on y croit, on les a et on les adopte, mais sont-elles concrètes ? ....
Naturellement, on peut facilement se retrouver vénérant d'une puissance supérieure même méga giga supérieure et que nous sommes que des atomes pour donner une dimension plus concrète de ce qui est de notre monde. Penser à nous même, là où on vit, ce qui est au dessus de nos têtes, l'univers qui entoure notre planète, remonter un peu dans l'espace et repenser où on est exactement... Concrètement on va plus se retrouver à cause de notre petitesse ..; en tt cas give it another wise thought ! Cheers guys :)

Le Sahraoui : Le problème ce n'est pas l'indifference de certains vis à vis d'un hypothétique dieu... c'est l'indifference de celui ci à notre egard, de toute manière sa seule excuse c'est qu'il n'existe pas!

Hajar tu dis que c'est naïf de croire qu'il y en a qui ne pensent jamais à dieu parce qu'on ne sait pas ce qui se passe dans la tête des gens, je peux retourner ça contre toi à moins que tu n'aies la pretention de savoir ce qui se passe dans la tête des autres...

Me : je ne prétends pas savoir ce qui se passe dans la tête ou le coeur ou l'esprit ou je ne sais quoi encore d'autrui, mais je dis que c'est naïf d'être certain de quoi que ce soit.

quant à ton premier paragraphe, I expected more than that from you!

L'ange :) : Jettes n' importe qui au milieu de l'océan Atlantique, au début il appellera sa maman.... :D puis quand il comprendra qu elle ne viendra pas, il se tournera vers la seule chose qui lui reste....Dieu, naturellement :) Dommage d'attendre le dernier moment... ;)

Le Sahraoui : On sait nager, ou pas!

L'indienne : Cher ange, je ne suis pas vraiment d'accord , ça m'est arrivé une fois et je n'ai pas pensé à Dieu ( et ça m'a paru vraiment bizzare après coup) je n'ai même pas pensé à ma mère et je n'ai pas vu défiler ma vie devant moi , tout simplement parce que j'étais trop occupée à faire un choix décisif : sois accepter ma mort et m'abandonner à l'océan soit lutter contre les vagues pour vivre.
Quand tu es au milieu de l'océan ou à n'importe quelle situation de vie ou de mort c'est l'instinct de survie qui s'exprime.
Désolée j'ai divagué mais seulement pour montrer que le postulat de l'ange n'est pas forcément vrai pour tout le monde comme il l'a supposé, ceci dit continuez votre conversation; je vous en prie :)

Me : nager et puis? Je pense que l'ange ne parlait pas de mort mais de naissance, tu nais, tu es là, then what? A ce moment là chacun fait son choix et choisit sa voie, certains continuent à se demander putain maintenant on fait quoi???? Alors que d'autres just enjoy the journey :) I wish I was one of them.

lundi 12 avril 2010

On s'attache pas


Si l'on est né pour l'indépendance et le commandement, il faut se le prouver à soi-même et il faut le faire au bon moment. Il ne faut pas vouloir éviter cette épreuve, bien que cela soit peut-être le jeu le plus dangereux que l'on puisse jouer et qu'il s'agisse finalement d'épreuves dont nous sommes les seuls témoins et dont personne d'autre n'est juge. Ne s'attacher à aucune personne, fût-elle même la plus chère, - toute personne est une prison et aussi un recoin. Ne pas rester lié à une patrie, fût-elle la plus souffrante et la plus faible - il est moins difficile de détacher son coeur d'une patrie victorieuse. Ne pas rester lié à un sentiment de pitié, dût-il s'adresser à des hommes supérieurs, dont le hasard nous aurait laissé pénétrer le martyre et l'isolement. Ne pas rester lié à une science, nous apparût-elle sous l'aspect le plus séduisant, avec des trouvailles précieuses qui parussent réservées pour nous. Ne pas rester lié à son propre détachement, à cet éloignement voluptueux de l'oiseau qui fuit toujours plus haut dans les airs, emporté par son vol, pour voir toujours plus de choses au-dessous de lui - c'est le danger de celui qui plane. Ne pas rester lié à nos propres vertus et être victime, dans notre ensemble, d'une de nos qualités particulières, par exemple de notre "hospitalité", comme c'est le danger chez les âmes nobles et abondantes qui se dépensent avec prodigalité et presque avec indifférence et poussent jusqu'au vice la vertu de la libéralité. Il faut savoir se conserver. C'est la meilleure preuve d'indépendance.

Par-delà le bien et le mal - Deuxième partie : Le libre esprit. Nietzsche

Le masque


Tout ce qui est profond aime le masque. Les choses les plus profondes éprouvent même une certaine haine à l'égard des images et des symboles. Le contraire ne serait-il pas le meilleur déguisement que revêtirait la pudeur d'un dieu? C'est là une question digne d'être posée. Il serait singulier que quelque mystique n'eût pas essayé sur lui quelque chose de semblable. Il y a des phénomènes d'espèce si délicate qu'on fait bien de les ensevelir sous une grossièreté pour les rendre méconnaissables. Il est des actions inspirées par l'amour et une générosité sans bornes qu'il faut faire oublier en rossant à coups de bâton celui qui en a été témoin : façon de troubler sa mémoire. Quelques-uns s'entendent à troubler leur propre mémoire, à la martyriser pour exercer du moins une vengeance sur cet unique témoin. La pudeur est inventive. Ce ne sont pas les pires choses dont on a le plus honte. Un masque cache souvent autre chose que de la perfidie. Il y a tant de bonté dans la ruse! J'imagine sans peine un homme qui, ayant à cacher quelque chose de précieux et de délicat, roule à travers la vie, gros et rond, tel un fût de vin solidement cerclé. Sa subtile pudeur exige qu'il en soit ainsi. Pour un homme doué d'une pudeur profonde, les destinées et les crises délicates choisissent des voies où presque personne n'a jamais passé, des voies que doivent même ignorer ses plus intimes confidents. Il se cache d'eux lorsque sa vie est en danger et aussi lorsqu'il a reconquis sa sécurité. Un tel homme caché qui, par instinct, a besoin de la parole pour se taire et pour dissimuler, inépuisable dans les moyens de voiler sa pensée, veut que ce soit un masque qui emplisse, à sa place, le coeur et l'esprit de ses amis et il s'entend à encourager ce mirage. En admettant pourtant qu'il veuille être sincère, il s'apercevra un jour que, malgré tout, ce n'est qu'un masque que l'on connaît de lui - et qu'il est bon qu'il en soit ainsi. Tout esprit profond a besoin d'un masque. Je dirai plus encore : autour de tout esprit profond, grandit et se développe sans cesse un masque, grâce à l'interprétation toujours fausse, c'est-à-dire plate, de chacune de ses paroles, de chacune de ses démarches, du moindre signe de vie qu'il donne.

Par-delà le bien et le mal - Deuxième partie : Le libre esprit. Nietzsche

Il y a des passages tellement bons et délicieux que j'aimerai les garder à jamais dans mon palais. Et la sensation de plaisir que je ressens en les retapant en vaut la chandelle. ça me rappelle quand je suis allongée dans le noir, à la fin de mon cours de yoga, quand je fais mon dernier exercice de respiration, et que je ressens mon corps s'élever puis s'éteindre, bercée par la voix douce et sensuelle de mon prof trop sexy pour être vrai... Qui à la fin de chaque séance nous dit : je voudrai remercier tout le monde, pour votre patience, avec mon français. Avec son accent trop craquant, je souris dans le noir en dégustant ce bonheur qui se répète chaque jour et je dis : merci :) merci de reproduire la même magie à chaque fois :) Namasté.

dimanche 11 avril 2010

L'acte, l'origine et l'intention


Durant la plus longue période de l'histoire humaine - on l'appelle la préhistoire - on jugeait de la valeur et de la non-valeur d'un acte d'après ses conséquences. L'acte, par lui-même, entrait tout aussi peu en considération que son origine. Il se passait à peu près ce qui se passe encore aujourd'hui en Chine, où l'honneur ou la honte des enfants remonte aux parents. De même, l'effet rétroactif du succès ou de l'insuccès poussait les hommes à penser bien ou mal d'une action. Appelons cette période la période prémorale de l'humanité. L'impératif "connais-toi toi-même" était alors encore inconnu. Mais, durant les derniers dix mille ans, on en est venu, peu à peu, sur quelques grandes régions du globe, à ne plus considérer les conséquences d'un acte comme décisives au point de vue de la valeur de cet acte, mais seulement son origine. C'est, dans son ensemble, un événement considérable qui a amené un grand affinement du regard et de la mesure, effet inconscient du règne des valeurs aristocratiques et de la croyance à l'"origine", signe d'une période que l'on peut appeler au sens plus étroit, la période morale : ainsi s'effectue la première tentative pour arriver à la connaissance de soi-même. Au lieu des conséquences, l'origine. Quel renversement de la perspective! Certes, renversement obtenu seulement après de longues luttes et des hésitations prolongées! Il est vrai que, par là, une nouvelle superstition néfaste, une singulière étroitesse de l'interprétation, se mirent à dominer. Car on interpréta l'origine d'un acte, dans le sens le plus précis, comme dérivant d'une intention, on s'entendit pour croire que la valeur d'un acte réside dans la valeur de l'intention. L'intention serait toute l'origine, toute l'histoire d'une action. C'est sous l'empire de ce préjugé qu'on se mit à louer et à blâmer, à juger et aussi à philosopher, au point de vue moral, presque jusqu'à nos jours. -Ne serions-nous pas arrivés, aujourd'hui, à la nécessité de nous éclairer encore une fois au sujet du renversement et du déplacement général des valeurs, grâce à un nouveau retour sur soi-même, à un nouvel approfondissement de l'homme? Ne serions-nous pas au seuil d'une période qu'il faudrait, dans un premier temps, dénommer négativement période extra-morale? Aussi bien, nous autres immoralistes, soupçonnons-nous aujourd'hui que c'est précisément ce qu'il y a de non intentionnel dans un acte qui lui prête une valeur décisive et que tout ce qui y paraît prémédité, tout ce que l'on peut voir, savoir, tout ce qui vient à la "conscience", fait encore partie de sa surface, de sa "peau", qui, comme toute peau, cache bien plus de choses qu'elle n'en révèle. Bref, nous croyons que l'intention n'est qu'un signe et un symptôme qui a besoin d'interprétation et que ce signe possède des sens trop différents pour signifier quelque chose par lui-même. Nous croyons encore que la morale, telle qu'on l'a entendue jusqu'à présent, dans le sens de morale d'intention, a été un préjugé, une chose hâtive et provisoire peut-être, à mettre au rang de l'astrologie et de l'alchimie, en tous les cas quelque chose qui doit être surmonté. Dépasser la morale, en un certain sens même l'autodépassement de la morale : ce sera la longue et mystérieuse tâche, réservée aux consciences les plus délicates et les plus loyales, mais aussi aux plus méchantes qu'il y ait aujourd'hui, comme à de vivantes pierres de touche de l'âme. -

Par-delà le bien et le mal - Deuxième partie : Le libre esprit. Nietzsche

Jeunes et cons


Durant les jeunes années, on vénère ou on méprise encore, sans cet art de la nuance qui fait le meilleur bénéfice de la vie et plus tard, il va de soi que l'on paie très cher d'avoir ainsi jugé choses et gens par un oui et un non. Tout est disposé de façon à ce que le goût le plus mauvais, le goût de l'absolu, soit cruellement bafoué et profané jusqu'à ce que l'homme apprenne à mettre un peu d'art dans ses sentiments et que, dans ses tentatives, il donne la préférence à l'artificiel, comme font tous les véritables artistes de la vie. Le penchant à la colère et l'instinct de vénération, qui sont le propre de la jeunesse, semblent n'avoir de repos qu'ils n'aient faussé hommes et choses pour pouvoir s'y exercer. La jeunesse, en soi, est déjà quelque chose qui trompe et qui fausse. Plus tard, lorsque la jeune âme, meurtrie par mille désillusions, se trouve enfin pleine de soupçons contre elle-même, encore ardente et sauvage, même dans ses soupçons et ses remords, comme elle se mettra en colère contre elle-même, comme elle se déchirera avec impatience, comme elle se vengera de son long aveuglement, que l'on pourrait croire volontaire, tant elle s'acharne contre lui! Dans cette période de transition, on se punit soi-même, par la méfiance à l'égard de ses propres sentiments ; on martyrise son enthousiasme par le doute, la bonne conscience vous apparaît déjà comme un danger, au point que l'on pourrait croire que le moi en est irrité et qu'une sincérité plus subtile s'en fatigue ; et surtout, on prend parti, par principe, contre "la jeunesse". Dix ans plus tard, on se rend compte que cela aussi n'a été que - jeunesse!

Par-delà le bien et le mal - Deuxième partie : Le libre esprit. Nietzsche

samedi 10 avril 2010

Je pense, dîtes-vous?


Il y a encore des observateurs assez naïfs pour croire qu'il existe des "certitudes immédiates", par exemple "je pense", ou, comme le croyait Schopenhauer, "je veux". Comme si la connaissance parvenait à saisir son objet purement et simplement, sous forme de "chose en soi", comme s'il n'y avait altération ni du côté du sujet, ni du côté de l'objet. Mais je répéterai cent fois que la "certitude immédiate", de même que la "connaissance absolue", la "chose en soi" renferment une contradiction dans les termes : il faudrait enfin échapper à la magie fallacieuse des mots. C'est bon pour le peuple de croire que la connaissance est le fait de connaître une chose jusqu'au bout. Le philosophe cependant doit se dire : "Si je décompose le processus logique exprimé dans la phrase "je pense", j'obtiens une série d'affirmations hasardeuses dont le fondement est difficile, peut-être impossible, à établir, - par exemple que c'est moi qui pense, qu'il doit y avoir quelque chose qui pense, que "penser" est l'activité et l'effet d'un être, considéré comme cause, qu'il existe un "moi", enfin qu'il a déjà été établi ce qu'il faut entendre par penser, - c'est-à-dire que je sais ce que penser veut dire.
Par-delà le bien et le mal - Première partie : Des préjugés des philosophes. Nietzsche

jeudi 8 avril 2010

Nietzsche


"[...] Cette race qui a "inventé le bonheur", qui a "quitté les contrées où il est dur de vivre", qui ne veut plus tomber malade, qui "travaille encore, car le travail est un divertissement," mais ne veut plus devenir "ni riche ni pauvre", qui ne veut plus ni gouverner ni obéir, parce que "l'un et l'autre sont trop pénibles", ce troupeau qui n'a plus de berger, où "chacun veut la même chose, chacun sera son pareil", ce troupeau prudent où chacun "a son petit plaisir pour le jour et son petit plaisir pour la nuit"."
Par-delà le bien et le mal - Nietzsche (Extrait de l'introduction de Marc Sautet)

Je jurerai que l'existence de l'humanité entière n'est qu'un instant! Aucun pas n'a été fait, aucun. Aucune réponse trouvée. Aucun mystère élucidé. Bravo!

Prisonniers dans le noir, dans le silence le plus complet. Et on a beau me décrire un monde lumineux, au fond de moi-même je sais que je baigne dans le noir le plus complet.