dimanche 15 novembre 2009

Hygiène de l'assassin 2


J'en connais des personnes qui lorsqu'elles dépriment, passent leurs journées entrain de dormir, d'autres passent leurs soirées à fumer du shit ou toute autre substance qui leur permettra de planer un peu loin de ce monde trop brusque et insensé, tel qu'il peut nous sembler parfois lorsqu'on y regarde de plus près ou au contraire avec beaucoup de recul... insensé et vertigineux. Moi, quand je déprime, comme aujourd'hui, je lis. C'est ma façon à moi de m'évader, ça me permet aussi d'avancer, vu que déprimer c'est se bloquer sur la route ou s'y perdre... la lecture, ça me guide, ça m'illumine, ça m'ouvre les yeux sur ce que je ne voyais pas ou plus, ça m'illumine... Cet après-midi, j'ai lu Hygiène de l'assassin d'Amelie Nothomb, je n'ai déposé le livre qu'après l'avoir fini. Un vrai chef d'oeuvre, à vous couper le souffle.Je suis tombée amoureuse de ce bouquin. Toutes sortes d'émotions ont traversé mon esprit au fur et à mesure que je tournais ses pages, j'ai pensé un instant que je ne suis pas faite pour être une personne religieuse, je suis trop rêveuse, trop abstraite, trop incertaine, trop changeante, trop métaphorique, trop éparpillée pour me poser définitivement un jour quelque part... trop moi pour être une personne religieuse, sûre, stable, appartenant à un groupe, adhérant à des certitudes, à des règles sûres, à des Vérités Imperturbables... c'est tellement pas moi tout ça... mais je lutte. Pourtant j'aurai aimé ne pas avoir à lutter. Puis j'ai eu des envies suicidaires tellement tout devenait absurde et que je n'aimais plus être ici. J'ai fini par chasser toutes ces mauvaises idées. La route sera encore longue et pénible. Pourtant quand je prends la peine d'observer les gens dans la rue, individuellement... tout devient tellement insensé que j'ai envie de tout quitter.

Hygiène de l'assassin


- Comment vous sentez-vous?
- Je me sens comme je me sens depuis vingt ans.
- C'est-à-dire?
- Je me sens peu.
- Peu quoi?
- Peu.
- Oui, je comprends.
- Je vous admire.
- [...] Quelles sont les pensées et les humeurs d'un grand écrivain qui se sait sur le point de mourir?
- Je ne sais pas, monsieur.
- Vous ne savez pas?
- Si je savais à quoi je pensais, je suppose que je ne serai pas devenu écrivain.
- Vous voulez dire que vous écrivez pour savoir enfin à quoi vous pensez?
- C'est possible. Je ne sais plus très bien, je n'ai plus écrit depuis si longtemps.
Hygiène de l'assassin _ Amelie Nothomb.