samedi 14 août 2010

Take me somewhere nice



Aujourd'hui, cela fait un an que j'ai arrêté de rêver. Durant tout ce temps, je me suis sentie comme dans un coma avec les yeux ouverts. J'ai retenu ma respiration et j'ai attendu qu'il se passe quelque chose. J'avais le sentiment de le faire pour faire plaisir à quelqu'un d'autre mais pas à moi-même, ou bien à une partie en moi qui n'est pas celle que j'affectionne le plus particulièrement.

C'était comme si je me disais : vas-y, montre-moi ce dont tu es capable ! Tu veux me prouver ton monde, go ahead ! Je n'ai pas été forcément coopérante, mais j'ai essayé d'être la moins résistante possible. Il y eut quelques fois où je me suis sentie très convaincue mais il suffisait que je détourne le regard pour que l'attraction magnétique ou l'hypnose s'estompe. La religion est cet homme que j'ai besoin de regarder droit dans les yeux pour le croire, une fois mon attention ailleurs, chose qui arrive très souvent, je suis déjà très loin. Je suis incapable de te regarder dans les yeux quand j'ai tellement de choses à voir... Il est vrai que tes yeux, je les retrouve des fois un peu partout, et c'est à ce moment là que je me sens apaisée.

Ou encore, c'est comme quand je suis dans un rêve et que j'ai envie de me réveiller, je concentre toute ma force sur mes yeux pour essayer de les ouvrir, et si ça ne marche toujours pas, j'essaie d'utiliser mes doigts pour ouvrir mes paupières pour enfin me réveiller... du cauchemar.

C'est exactement ça : la religion et son monde follement rationnel est mon réveil... mon monde à moi rêveusement évident... est le cauchemar.

Dès que je ferme les yeux, tout me paraît comme une évidence, tout me paraît beau, je rêve et c'est si bon... tout valse et vacille, tout me semble être sous sa vraie nature... tout me paraît clair... je suis en paix et je suis zen. Je n'ai plus peur.

Et pourtant, je sais que je rêve et que j'ai besoin de me réveiller de cette légère rêverie, et soudain j'ai peur de passer ma vie dans un rêve et me réveiller dans ma tombe... je me concentre pour avoir une image nette de ce qui flotte devant mes yeux et là je la vois, la vérité religieuse, droite et tranchante.

Pourtant, je me suis toujours demandé si le monde réel était le monde fixe ou si c'était ce monde qui commence lentement à se déhancher dès que nous commençons à lâcher prise... Est-ce que la vérité nécessite un effort pour la discerner? Ou est-ce qu'au contraire, nous avons besoin de "ne penser à rien" pour la voir? Ouvrir les yeux ou les fermer pour tout voir?

Pourquoi est-ce qu'on nous gâche notre vie?? Pourquoi est-ce qu'on ne nous laisse pas vivre??? On nous contraint par le travail, les religions, le virtuel... ils font tout pour nous empêcher d'exister! Et si je me réfugiais dans une grotte, au sommet d'une montagne, au bord d'un lac ou d'une cascade, près des éléphants, des girafes, des gorilles ou au milieu des loups...? si je décidais d'exister enfin? qu'adviendrait-il? deviendrais-je folle? Gagnerais-je en sagesse? ou est-ce que je mourrais de solitude?

Ce monde m'a toujours semblé fou and it still does. Cette existence domestique m'hilare ! ça me semble tellement fou... cette vie bien rangée, ces petites maisons de poupées, ces liens de sang sacrés, cette manie de faire semblant que c'est normal d'exister ainsi... comme si c'était naturel de naître, comme si c'était naturel de mourir... ce n'est pas naturel de naître de rien et puis redevenir un rien... exister entre deux riens... comme réveillé en plein milieu d'une anesthésie générale... ce n'est pas rien.

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