dimanche 28 mars 2010

Who I am


Des fois j'ai l'impression que ma propre personne m'échappe. Je suis désagréable sans le décider - explicitement du moins - je suis gentille suivant la même logique, mon corps tremble avant de prendre la parole devant un public, quand mon mental est totalement zen. Je rougis quand ce n'est pas du tout le moment, je ris en exprimant mes condoléances à une fille qui vient de perdre sa mère... Le comble c'est quand je me vois aller droit au mur mais que je suis incapable de m'arrêter. Je suis très consciente de malfaire, et ce avant qu'il ne soit trop tard, mais je ne fais rien pour remettre ma personne sur les rails, je laisse faire... Je ressens une certaine extase en me voyant aller droit au mur, je suis consciente que mon esprit fait ce qu'il veut et ne me répond plus... Je suis consciente qu'il va vers sa perte mais je ne l'arrête pas, je me dis que c'est comme ça, qu'il est programmé, je le laisse faire. J'ai toujours eu un penchant et une préférence pour les imperfections, les inaccomplissements... Je leur trouve un côté intense, dangereux, avec plus de suspense et toujours cette chance qu'il se passe "quelque chose"... C'est cette peur de s'ennuyer après avoir atteint la perfection ou de dégringoler vers le bas de la montagne... C'est aussi cette adrénaline quand on est sur le point d'atteindre le sommet... J'aime faire durer le plaisir avant de tenir la pomme dans le creux de ma main. Je n'ai jamais visé la première place en classe ni dans la vie, je n'ai jamais fait d'efforts pour être la plus belle possible, si je porte des vêtements qui en mettent plein la vue, je suis limite décoiffée et no make up, et vice versa... J'ai toujours visé la seconde ou la troisième place. Je les trouve plus intéressantes, ça me permet surtout de garder un regard sur les têtes de la troupe, une fois devant, il est plus difficile d'assurer ses arrières.

Un leader est une personne qui mène les troupes, il est devant. La personne qui est derrière les moutons, c'est le berger. Sauf que le leader a également besoin d'être derrière les gens pour veiller à ce que tout roule.

Un petit hors sujet : avez-vous déjà joui rien qu'en entendant la voix de quelqu'un? Je suis entrain de découvrir cette nouvelle sensation : Jared Leto. Je ne pensais pas qu'un homme de 38 ans me ferait cet effet-la en ce moment. Mais il est trop beau et trop doux et trop angélique et sa voix me tue. Fin du hors sujet.

Je la regarde de travers à chaque fois qu'elle me demande un service, je suis très désagréable avec elle, j'en suis consciente sur le coup, mais je ne peux défroncer les sourcils ni chasser mon air très contrarié. Et ça arrive à chaque fois. Je disais au début de ce texte que ma personne m'échappe mais mon extérieur et directement lié à mon intérieur, ils sont enlacés et je n'en suis que trop fière, mon conscient reflète très fidèlement mon inconscient, si je réagis aussi méchamment quand je ne suis pas obligée c'est que mon être profond est mécontent et blessé face à cette situation, parce qu'elle m'adresse rarement la parole et ne vient me voir que quand elle a besoin de ce que je possède. Et ça, ça m'écoeure et ça se voit. Certains diront que c'est moi qui me rend hors de portée et m'isole dans mon cocon, dans mes bouquins... etc. mais n'empêche!

En parlant d'inconscient, ça me rappelle mon visuel inconscient. Je m'explique. Lorsque je suis face à une toile, je ne vois que son arrière-plan, je ne vois pratiquement jamais ce qu'il y a au premier plan, et je pourrai la regarder longuement et m'en aller en n'ayant aucune idée de ce qu'il y avait sur le premier plan. C'est la même chose lorsque je parle à une personne, que ce soit en face à face ou par écrit, je ne repère que ce qu'il y a derrière chaque mot et je fais souvent abstraction du sujet de la discussion. Je suis tout de suite et tout le temps projetée dans le sujet narrateur. Ceci ne veut en aucun cas dire que je peux me fondre en n'importe qui, il y a des personnes qui sont aussi profondes qu'une piscine pour bébés, tu plonges tu te fends le crâne en deux! Ce sont les personnes que je déteste presque.

Des fois, quand il m'arrive de me pencher sur mon reflet, je réalise à quel point je suis complexe et c'est pour ça que je finirai seule, et c'est pour cette raison aussi que j'essaie de ne pas trop me pencher dessus. ça me déprime. Les personnes qui me connaissent le mieux ont toutes été surprises à un moment donné en découvrant une facette de ma personne qu'elles n'avaient jamais soupçonnée. Je pense que c'est difficile de vivre avec une personne comme moi. C'est sans compter sur tout ce que je suis, aujourd'hui je suis la spirituelle assidue, 2 minutes plus tard je suis sur un podium de strip-tease. Je suis posée et réfléchie et 2 minutes plus tard je suis l'irresponsabilité incarnée. Je suis l'introvertie et l'extravertie, je suis l'ange et le diable, je suis la mère et l'enfant, je suis le fou et la reine... Schizophrénie? Double ou multiples personnalités? Folie? Je vous laisse le soin de décider où me classer, je suis trop occupée à être tout ce beau monde. Mais sincèrement, je ne pense pas qu'une personne réussira un jour à me suivre, ni réussira à déchiffrer les fonctions mathématiques qui régissent mes neurones et mes atomes. Difficile de faire confiance à une névrosée, aujourd'hui elle vous chérit, deux minutes après elle vous anéanti.

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