jeudi 9 septembre 2010

Any other name

Ramadan has just fade away, and I don't think that I've made anything to retain it. I'm not going to cry now as this round is basically over, but...


Il y a un an, j'étais quelqu'un d'autre. Je faisais mes premiers pas, et comme au début de tout engagement, on s'applique, et je m'appliquais. Je faisais ma prière à temps, j'avais lu tout le Coran en vingt-neuf jours, je le lisais en arabe et en français, je cherchais les explications de certains versets et je méditais sur d'autres... Plus je lisais et plus je sentais les connexions entre mes neurones se multiplier, je sentais mon esprit se dissoudre et je voyais ce que je n'aurais jamais vu, je me découvrais des yeux que je ne soupçonnais pas, je me retrouvais devant des vérités apparues comme un oiseau en plein désert, une issue improbable... Ce n'était pas le résultat d'un raisonnement logique, ni d'un acte réfléchi, c'était mon âme qui se défroissait... C'était le résultat d'un laisser-aller qui me faisait prendre conscience des réelles dimensions d'un bout de mon âme... C'est un état qui ne dure qu'un court instant, c'est un aperçu du paradis, un état d'esprit à cultiver.


Cette année j'étais cet autiste, assis sur une chaise, les pieds joints, les mains sur les genoux, des lunettes de vie (beau lapsus), je reprends, des lunettes de vue soigneusement déposées sur son nez, la tête légèrement levée vers une horloge classique, au fond blanc et aux aiguilles noires, dans une chambre désertée, évidemment. Un jeune homme à l'aspect un peu geek, qui regarde le temps défiler fidèlement, sans aucune émotion.


J'ai ressenti chaque jour passer, j'étais consciente de chaque instant que je foirais, de chaque opportunité que je laissais filer... et pourtant, je ne me suis relevée à aucun moment. Des fois, je déprime sans savoir pourquoi et j'attends juste que ça passe. J'ai passé un mois à contempler les aiguilles de cette horloge le jour, la lune la nuit, et accessoirement un objet céleste non identifié, qui pendait pas très loin de la lune et qui avait une forme de diamant.

J'ai eu encore quelques moments de doute cette année, pas très aigus et c'était surtout lié à certaines lectures de Nietzsche ou de Jostein Gaarder, qui me mettaient dans des états de questionnements infinis et de poésie métaphysique dans laquelle je prenais plaisir à me laisser aller. Aujourd'hui, je conjugue le verbe à l'imparfait, parce qu'avec le temps je commence à instaurer mes nouveaux repères, plus solides cette fois-ci, plus terre-à-terre aussi, de mon point de vue d'aujourd'hui. L'adolescente utopique que j'ai été durant une bonne partie de ma vie est entrain de s'éloigner de plus en plus, jusqu'à disparaître.

Il y a tellement de mondes dans ce monde. Il y a le vrai, il n'en y a qu'un seul, puis il y a tous les autres. Il y a le vrai monde, qui est une image nette et claire et il y a tous les autres mirages qui oscillent autour et dans lesquels on aime se perdre, on aime bien les interpréter, essayer de les expliquer, le monde des illusions... Le pays des merveilles d'Alice.

Je pense que notre esprit aime bien aller se balader un peu partout, il aime bien errer et flemmarder, et à force de rêvasser trop longtemps on finit par se créer son propre monde, on finit par confondre ses rêves avec le monde réel et on finit par s'éloigner de plus en plus jusqu'à oublier pourquoi on est là. Je pense que certains d'entre nous, à force de tisser leur monde, finissent par oublier la réalité qui les entoure et prennent leur toile soigneusement tissée pour leur cocon véritable, je pense que certains commencent même à étudier leur propre toile avec tellement de passion jusqu'à oublier qu'ils en sont les créateurs. Tomber amoureux de sa propre légende, je crois qu'on appelle ça. Se perdre dans les labyrinthes de son esprit... On oublie facilement, ça fait partie de nos épreuves.

J'ai clairement raté mon Ramadan de cette année, j'avais commencé mon année religieuse avec beaucoup d'implication et d'entrain, mais je me suis éloignée de la religion après peu de temps. Je me suis arrêtée durant un long moment, j'avais arrêté de réfléchir et j'attendais... des fois, j'ai besoin de m'arrêter et ne penser à rien. C'est ce que j'ai fait durant la majeure partie de cette année. J'ai repris ma marche dernièrement et depuis deux jours, j'ai le sentiment d'avoir déposé mes approvisionnements et planté ma tente pour la première fois sur ces terres que je sillonne depuis un bon moment déjà...

2 commentaires:

Les Bagatelles Musicales a dit…

Tu sais, chacun d'entre nous a ce genre de passe difficile où l'on a honte de nous même quand l'on fait rien que réfléchir et se lamenter sans réagir aucunement.

Ca a été le cas pour moi, entre autres. Et dans tes mots, je me retrouve comme bons nombres d'humains en mon sens !

Désespoir inexpliqué, marche à reculons, questionnements sans fin sur des thèmes philosophiques et existentiels hors normes.

Si tu crois en Dieu comme il doit croire en Toi, une trève dans tes croyances ne le froissera pas !

C'est bon pour l'esprit de savoir se reposer et se remettre surtout en question.

Hajar a dit…

Je pense aussi... en attendant d'atteindre une certaine constance dans la foi.